" Le jour où une femme, qui passe devant vous, dégage de la lumière en marchant, vous êtes perdu, vous aimez. Vous n'avez plus qu'une chose à faire : penser à elle si fixement qu'elle soit contrainte de penser à vous "
Les Misérables, Un cœur sous une pierre (lettre de Marius à Cosette) 1862
Victor Hugo et les femmes. Il les a aimées passionnément et profusément tout au long de sa vie. Des centaines de poèmes célèbrent ses amours, l’amour, la femme. La Femme est au centre de ses engagements politiques dans ce XIXème siècle où les « lumières » du siècle précédent n’éclairaient encore vraiment que le chemin de l’homme. Notre propos sera au travers de la musique de ses contemporains sur ses œuvres et de ses propres œuvres littéraires et politiques, de montrer cet aspect essentiel de sa vie, de son œuvre.
Victor Hugo : ses femmes, les femmes, la femme.
L’adjectif possessif n’est pas inapproprié dans le cas de Victor Hugo, car il aimait
« ses » femmes avec passion et jalousie.
Tout d’abord son épouse, Adèle Foucher, amour de jeunesse, mère de ses cinq enfants, présent dans les poèmes d’amour des Odes et Ballades.
Puis, Juliette Drouet, sa maîtresse pendant cinquante années et tant d’autres qui eurent son attention « toute entière ». Les Contemplations, Les Chansons et des rues et des bois leur rendent hommage à maintes reprises.
L’amour paternel pour ses filles Adèle et Léopoldine surtout, car disparue tragiquement à 19 ans ; un deuil cruel, qu’il cria dans Les Contemplations.
Les autres femmes, innombrables qu’il aimait corps et âme, (l’un au détriment de l’autre, semblait-il dire dans « J’adore Suzette » Toute la lyre)
La femme : de la Légende des siècles nous avons retenu Le Sacre de la femme - Ève, ode à l’éternel féminin, de ses propos politiques, la lettre à Léon Richer de 1872 : « Il est douloureux de le dire, dans la civilisation actuelle, il y a une esclave… », le magnifique « Oh n’insultez jamais une femme qui tombe » des Chants du crépuscule, qui annonce Les Misérables de 1862 et le personnage de Fantine.
En parcourant l’Encyclopédie de la mélodie française de François Le Roux et les quelques 400 compositions qu’il a recensées sur des vers de Hugo, force est de constater qu’on y retrouve surtout des poèmes des premiers recueils avant les années de l’exil (1851-1870). Par la suite, le style devient si lyrique que la transcription musicale appellerait le poème symphonique… Franz Liszt, ami d' Hugo, composera quelques mélodies sur ses vers mais trouvera la force d’évocation nécessaire aux mots du maître dans des pièces pour piano telles Mazeppa et Vision.
Ainsi Berlioz, Bizet, Fauré, Saint-Saëns, Massenet puis plus tard Hahn, Caplet trouveront inspiration dans ses poèmes célébrant la nature, thème romantique essentiel et l’amour ; ce qui rendit notre quête facile et une myriade de choix difficiles à faire !
Nos recherches nous ont conduits naturellement à un programme varié de lectures, de mélodies, aux humeurs amoureuses, légères, graves, douloureuses mais toujours enflammées.
Nous tenterons d'éclairer d’autres couleurs une évocation de ce grand amoureux et grand penseur, si grand qu’il est devenu légendaire.