Nuits du patrimoine 2016 - Soulaines-sur-Aubance
Note d'intention
Chérubin, emblématique des émois adolescents du sentiment amoureux.
Ange de Cœur, Corps et d’Esprit mis en musique avec brio par Mozart dont les airs expriment toute la joie, la candide ferveur du jeune corps amoureux qui se révèle à lui-même.
Et cette fraîcheur, au sein de tous les autres personnages DaPontiens* et mozartiens, met en exergue la mélancolie de la comtesse, la fragilité adolescente de Barberine des Noces de Figaro, la caustique et même cynique Despina de Cosi fan tutte…
Des traductions des airs et des lettres imaginées par Marlène Guichard entre ces personnages rappellent à notre conscience le discours amoureux du 18ème siècle. Sous la musique sublime, fraîche et légère composée par Mozart pour ses opéras, les mots sont tendres et cyniques à la fois.
Il alimente le débat sur cette dualité entre hommes et femmes toujours d’actualité. La tendresse mozartienne ne peut cacher des êtres qui se cherchent et ne savent encore s’aimer.
La tonalité de ce concert-lecture se veut toujours légère mais d’une légèreté multicolore mêlant tour à tour la joie, le rire, l’ironie parfois cruelle et le cocasse.
Marlène Guichard
*Lorenzo Da Ponte, librettiste de mozart de la trilogie Les Noces de Figaro, Don Giovanni et Cosi fan tutte
Vous, qui savez ce qu’est l’amour,
Mesdames, voyez si je l’ai dans le cœur.
Je sens un sentiment tout plein de désir
Qui tantôt est un délice, tantôt est un martyre.
Je suis glacé et puis je sens mon cœur qui brûle.
Et puis en un instant me revoici de glace.
Je ne trouve de paix, ni le jour, ni la nuit,
Mais cependant il me plait de souffrir ainsi !
Chérubin
Marlène Guichard, soprano, écriture, dramaturgie
Marie Perrin, mezzo-soprano, flûte traversière
arrangements musicaux
Si Chérubin nous était conté…
Chérubin est ce jeune Don Juan, dont Mozart a exprimé l’innocence malicieuse
dans les Noces de Figaro.
Il parle d’amour à toutes les belles qui l’entourent mais aussi au vent,
à l’air, aux fontaines...
Mais que répondraient son ainé Don Giovanni et ces dames, héroïnes des Noces de Figaro, Don Giovanni et Cosi fan tutte, à son ardeur de vivre et d’aimer ?
Dans une joute épistolaire rappelant les écrits de l’Abbé Prévost et de Ninon de Lenclos, les personnages se répondent, s’interpellent, nous dévoilant le jeu amoureux parfois cruel de ce 18ème siècle occidental qui peut en rappeler d’autres…